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Bernard YON

(4 février 1936 - 24 mai 2005)

Président de l'AASC de 1997 à 2005.

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Spécialiste de la littérature des XVIe et XVIIe siècles. - Professeur à l'Université de Saint-Étienne (en 1990)

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Voici l'éloge funèbre prononcé le 27 mai 2005 par Jean-Noël Guinot, directeur des Sources Chrétiennes :

 

”Cher Bernard,

Au nom de l’Institut et de l’Association des Amis de Sources Chrétiennes, au nom de tous ceux avec qui tu as travaillé et tissé des liens d’amitié, pendant plus de vingt ans, de réunion en réunion, de Conseil d’Administration en Conseil d’Administration, et au cours de négociations parfois délicates avec nos différents interlocuteurs ou partenaires, ce matin, au moment où tu viens de nous quitter, je veux tout simplement te redire notre gratitude et notre amitié.
Tu as été, au sein de l’Association, « un bon et fidèle serviteur », d’abord comme trésorier, une charge redoutable, vu la difficulté pour une Association comme la nôtre de présenter des comptes en équilibre, mais tu comptais aussi sur la Providence, et ce n’était pas pour toi un vain mot ; puis comme président de l’Association, succédant ainsi à Jean Pouilloux et à Jean Labasse.

Ces responsabilités, je devrais dire : ces charges, tu les as exercées avec générosité, un total désintéressement et une remarquable efficacité. Ton unique souci aura été, comme trésorier et comme Président, que l’Association puisse continuer à procurer à l’Institut des Sources Chrétiennes et à l’équipe du CNRS qu’il héberge les moyens de remplir leur mission au service du patrimoine culturel et religieux que représentent les écrits des Pères de l’Eglise.

Ta taille, ta prestance, ton port de tête en imposaient ; tu aurais pu en tirer avantage pour te poser en « président » : tu as préféré la discrétion et le service. D’apparence un peu austère, comme telle médaille romaine, ton visage s’éclairait souvent d’un sourire malicieux, celui d’un homme à qui il ne faut pas « en conter », et ceux qui te connaissaient davantage savent que tu ne manquais pas d’humour. Mais enfin, tu n’étais porté ni à rire aux éclats ni à t’emporter : ton calme était une force dans les discussions, et l’on s’apercevait vite de la fermeté qu’il recouvrait.

Sans doute ton tempérament était-il pour beaucoup dans ta manière d’être, mais la carrière de « dix-septiémiste » que tu as menée – on peut s’intéresser à la pensée des Pères et à la littérature patristique sans être un patristicien, tu l’as prouvé ! – l’a bien évidemment renforcé.

Le « moi », pour toi aussi, était « haïssable » : tu n’aimais pas parler de toi ; jamais peut-être l’ai-je mieux ressenti que durant ton combat contre la maladie. Tu demandais des nouvelles de chacun, tu t’enquérais de la vie de l’Institut, de la Collection, de la situation financière de l’Association, mais tu coupais court, avec élégance, à toute question sur ton état.
Il faudrait dire combien de fois tu as traversé le Rhône pour venir vérifier la comptabilité de l’Association, étudier les listings des ventes des volumes, participer aux réunions du Bureau de l’Association, dire aussi le rôle très pédagogique que tu as joué pour initier les membres de l’équipe à l’outil informatique, à l’époque révolue des « Amstrad », ou encore la part que tu as prise, directement ou indirectement, aux différentes manifestations organisées par l’Institut et soutenues par l’Association : la célébration du 300e volume de la Collection, les Cinquante ans de Sources Chrétiennes, le 400e volume, et, plus récemment le Congrès de Poitiers sur Hilaire dont le traité sur La Trinité venait d’être publié dans la Collection en trois gros volumes. Je ne peux pas ici prolonger cette liste. Mais tu étais présent.
Je voudrais seulement, en terminant, te dire combien nous te sommes redevables de ton aide généreuse. Le complot ourdi par notre maître Jean Pouilloux et son « compère », Claude Mondésert – que « le Père » me pardonne – nous a valu d’entrer ensemble, tous deux, au Conseil d’Administration de l’Association des Amis de Sources Chrétiennes, en novembre 1982. Tu ne savais, pas plus que moi alors, que tu t’engageais pour longtemps ! Il faudrait relire les numéros du Bulletin de l’Association pour mesurer tout ce que nous devons à ton action. Demain nous aurons, tu le sais, la réunion de notre Conseil d’Administration suivi de l’Assemblée Générale de l’Association : tu y seras présent. Tu voulais nous présenter ta démission : cela te sera impossible ! Tu auras été jusqu’au bout de ta mission. A Dieu ! président et ami, « bon et fidèle serviteur » ; la suite du verset, tu la connais, et nous faisons nôtre avec les tiens cette parole de vie : « Entre dans la joie de ton Maître »

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