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Année 2023

SC 636, Césaire d'Arles, Commentaire de l'Apocalypse de Jean

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Au début de son épiscopat (après 502), Césaire a donné à un public averti de clercs, de religieux ou de laïcs cultivés une série d'exposés sur l'Apocalypse de Jean. On a conservé à Arles, en tout ou en partie, d'une part les notes préparatoires de l'orateur, d'autre part les notes préparatoires de l'orateur, d'autre part celles prises au vol par un auditeur. Ces feuilles volantes ont été ensuite compilées pour constituer une sorte de commentaire présenté sous forme d'homélies, dans un désordre qui ne permet guère une lecture continue. L'intérêt de l'ouvrage est ailleurs. L'auteur a utilisé abondamment les deux commentaires antérieurs qu'il avait à sa disposition : l'édition originale de Victorin, dont il ne subsiste plus aujourd'hui qu'un seul manuscrit tardif, et le commentaire de Tyconius, qui est perdu. Il les relit à la lumière de ses préoccupations comme évêque de la métropole provençale, confronté à la fois à l'hostilité d'une communauté arienne forte de l'appui du pouvoir civil, et à la médiocrité d'un grand nombre de ses fidèles, dont il donne une image peu flatteuse, et qu'il encourage vivement à faire pénitence.

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Monseigneur Roger Gryson, Maître en théologie, a enseigné durant quarante ans à l'Université catholique de Louvain (1968-2008) et dirigé pendant quinze ans le Vetus Latina Institut de Beuron (1998-2013). Spécialiste de la Bible latine et des Pères latins, il a édité dans la Vetus Latina le livre d'Isaïe et l'Apocalypse et, dans le Corpus Christianorum, entre autres choses, l'ensemble des commentaires latins de l'Apocalypse antérieurs au IXe siècle. Dans Sources Chrétiennes, il a publié La pénitence d'Ambroise de Milan (SC 179) et les Scolies ariennes sur le concile d'Aquilée (SC 267).

SC 635, Grégoire de Tours, Les miracles de saint Martin

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Prenant le relais du poète Paulin de Périgueux qui, au chant VI de sa Vita sancti Martini, avait consigné, durant l'épiscopat de Perpetuus (458/9 - 488/9), une série de miracles posthumes de Martin, Grégoire de Tours s'est assigné pour tâche de collecter et de publier ceux advenus depuis lors, et notamment depuis sa consécration à l'épiscopat en 573. À partir de cette date et jusqu'à la veille de sa mort en 594, il déroule, année après année, une chronique des événements miraculeux opérés principalement à Tours, la cité martinienne vers laquelle accourent les pèlerins : ces derniers viennent chercher l'aide d'un thaumaturge, tout particulièrement réputé comme médecin. Cependant, les guérisons obtenues ici-bas par le confesseur sont autant de "signes" préfigurant les réalités éternelles : la délivrance des corps en ce monde entend annoncer la libération des entraves du péché pour les âmes des défunts au jour du Jugement dernier, car c'est aussi une oeuvre pastorale que fait ici l'historien, en témoin privilégié.

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Luce Pietri, professeur émérite à l'université Paris IV-Sorbonne, a publié sa thèse de doctorat sous le titre La ville de Tours du IVe au VIe siècle. Naissance d'une cité chrétienne, ainsi que de nombreux articles traitant de la Gaule durant l'Antiquité tardive. Dans la collection Sources Chrétiennes, outre l'Histoire ecclésiastique de Théodore de Cyr (SC 501 et 530), elle a collaboré à la Vie de Constantin par Eusèbe de Césarée (SC 559). 

SC 633, Clément d'Alexandrie, Stromate I

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Remplace : SC 30 – Clément d'Alexandrie, Les Stromates. Stromate I

Vers l’an 200, Clément d’Alexandrie entreprend l’écriture de Stromates (ou Tapisseries), où il voit dans le christianisme l’accomplissement de la sagesse grecque et de ses efforts de raison et de vertu. Dans ce premier Stromate, il montre que la philosophie ne s’oppose pas à la foi chrétienne mais vient la nourrir et la consolider. Il n’ignore pas cependant les rapports conflictuels que connaissent païens et chrétiens, et souligne que la culture grecque si fière d’elle-même doit plus qu’elle ne le pense à la sagesse biblique. Il se lance dans de vastes études chronologiques pour prouver l’antériorité de la Bible sur les auteurs grecs. Il cite au passage nombre d’auteurs païens, souvent perdus, pour montrer combien convergent rationalité grecque et révélation biblique : cette documentation hors du commun fait de son œuvre une source essentielle pour l’histoire de la philosophie et de la littérature grecque païennes.
Cette nouvelle édition du Stromate I, pourvue d’une annotation précise et d’index riches, indispensables pour entrer dans un texte aussi foisonnant, remplace celle de C. Mondésert et M. Caster, parue en 1951 (SC 30).

 

Bernard Pouderon est professeur émérite à l’Université de Tours et ancien membre senior de l’Institut Universitaire de France. Il a étudié les Apologistes grecs du second siècle (éditant dans la collection Aristide, Athénagore et le Pseudo-Justin) et le Roman pseudo-clémentin. Il a dirigé les trois premiers tomes d’une Histoire de la littérature grecque chrétienne et co-dirigé le volume Premiers écrits chrétiens dans la Bibliothèque de la Pléiade.

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SC 631, Épiphane de Salamine, Panarion 1-25

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Voici la fameuse « boîte à remèdes », ou Panarion, qui a valu à son auteur d’être tenu pour le grand hérésiologue de son temps : vers le milieu des années 370, Épiphane, évêque de Salamine, y consigne l’étude de quatre-vingts hérésies, conservant par là-même des textes et des informations uniques sur les dossiers les plus sensibles. Une somme capitale pour la connaissance du christianisme des premiers siècles, des courants divers qui l’ont traversé, des polémiques et des débats doctrinaux qui ont opposé la « Grande Église » à ceux qu’elle marginalisait ou excluait au moyen du grief d’hérésie.
Après une introduction générale et un résumé des quatre-vingts hérésies, ce volume contient le premier tome du livre I, avec ses préfaces, qui compose un tableau des « hérésies » non chrétiennes (Hérésies  1 à 20 : barbarisme, scythisme, hellénisme, judaïsme, stoïciens, platoniciens, pythagoriciens, épicuriens, Samaritains, esséniens…), et la première partie du tome II, avec les Hérésies  21 à 25 (simoniens, Ménandre, Satornil, Basilide, nicolaïtes) précédées de l’exposé Sur l’Incarnation. Un document fondamental sur le rapport du christianisme avec les païens, les juifs, les philosophes grecs et les gnostiques, qu’il permet de mieux connaître.

 

Aline Pourkier, professeur honoraire de littérature grecque à l’Université de Bourgogne (Dijon), a publié L’hérésiologie chez Épiphane de Salamine, à Paris en 1992.

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